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Malgré le climat délétère qui prévaut actuellement dans le monde politique francophone, la majorité défunte a eu un sursaut honorable, hier, mardi 18 juillet, en adoptant le décret sur l'extension du Cours de Philosophie et de Citoyenneté (CPC) à tout le secondaire officiel à la rentrée de septembre.

 

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C'est avec un certain soulagement que le Centre d'Action Laïque (CAL) accueille cette nouvelle car un report aurait eu des conséquences dramatiques malgré les inconvénients, les incohérences et les manquements de la politique voulue par (ce qui reste de) l'exécutif actuel dans ce domaine.

 

Le CAL ne peut toutefois passer sous silence le fait que la mise sur pied du CPC présente toujours de très importants défauts.

 

Tout d'abord, le caractère obligatoire se limite à une seule heure par semaine alors que les acteurs concernés sont conscients de ce que l'ampleur de la matière (sans même parler ici de l'importance des enjeux de société qu'elle est supposée rencontrer) en nécessite au moins le double. Rendre obligatoire les deux heures aurait donc été une mesure de bon sens élémentaire.

 

Ensuite, persiste cet incroyable hiatus entre les réseaux officiels (ainsi que certains établissements libres non-confessionnels) et les réseaux confessionnels. Comme le CAL le rappelle régulièrement, il est aberrant que pour ces derniers, la matière soit distillée « transversalement » dans d'autres cours, notamment dans celui de religion. Cette situation crée une invraisemblable contradiction dans les termes. Dans les réseaux libres confessionnels (qui concernent plus de la moitié de la population scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles), la matière est en effet intégrée dans d'autres cours dont certains – les référentiels de religion pour ce qui concerne le réseau catholique – ont été élaborés par des évêques... Enfin, les enseignants du libre confessionnel qui sont appelés à donner la matière Philo et Citoyenneté ne sont toujours pas astreints à suivre la formation ad hoc pourtant obligatoire pour les profs des réseaux officiels... Cherchez l'erreur.

 

Enfin, persistent d'autres problèmes, notamment d'organisation, qui devront encore faire l'objet d'ajustements importants.

 

La situation actuelle est le fruit de marchandages politiques entre partis de la défunte majorité dont on mesure aujourd'hui combien elle était fragile. Le CAL salue cependant la sagesse de l'ensemble de la classe politique qui a su mettre ses dissensions entre parenthèses, le temps d'un vote, sans verser trop d'huile sur les braises brûlantes. Mais nul doute que le dossier ne soit pas clos. Le vote intervenu hier n'apporte qu'un sursis fort provisoire, il faudra impérativement remettre le travail sur le métier le plus vite possible. Il y a urgence, tout le monde en est bien conscient.

 

Mais certains freinent toujours des quatre fers. Est-ce bien raisonnable?

 

Henri Bartholomeeusen
Président du Centre d'Action Laïque