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L'analyse des discours guerriers de Donald Trump révèle une nouveauté par rapport à ses prédécesseurs: l'arme atomique n'est plus un moyen de dissuasion, une perspective tellement terrifiante qu'il faut absolument éviter d'y avoir recours, mais elle entre dans une sorte de normalité, elle est utilisable !

 

Face à un petit pays comme la Corée du nord, Trump est entré parfaitement dans le jeu des matamores en charge de ce régime, évoquant la possibilité d'un anéantissement qui signifierait la mort de millions de gens. La guerre atomique banalisée: voilà la géniale innovation verbale du locataire de la Maison Blanche! Imagine-t-on un tel personnage, au lieu de J.F. Kennedy, dans la crise des missiles de Cuba ?

 

C'est sur le problème climatique que Trump s'est révélé le plus réactionnaire et anachronique. En retirant les Etats-Unis du protocole de Paris sur le climat (bien insuffisant), et alors même que le Texas subissait ouragans et inondations, il a montré son déni de réalité face à la communauté scientifique mondiale. Au titre de quelques emplois dans le secteur minier traditionnel, ce nationaliste américain du dix-neuvième siècle s'est mis en rupture du sens commun.

 

Les responsables de son administration passent d'ailleurs leur temps à recadrer ses propos, et presque à le corriger, lui et ses tweets. L'administration républicaine est passablement chaotique, tiraillée entre des courants contradictoires. Face à l'Iran, bête noire de Trump, sa seule pensée est de défaire le patient travail d'Obama pour limiter les ambitions nucléaires de Téhéran...

 

Allemagne: la chancelière Merkel déstabilisée

 

Le surgissement en Allemagne d'un parti de la droite dure, nationaliste, hostile à l'Europe, xénophobe, ne devrait pas surprendre outre mesure, si l 'on considère ce qui se passe ailleurs, à commencer par la France et son Front national. Mais, s'agissant de l'Allemagne et de son sinistre passé nazi, ce parti A.f.D. retient davantage l'attention, avec ses 12% et ses 94 élus au Bundestag.

 

Parallèlement, les grands paris traditionnels enregistrent de forts reculs, le SPD optant pour une cure d'opposition, ce qui oblige la chancelière Merkel à négocier une majorité improbable englobant des libéraux eurosceptiques et les écologistes du bord opposé.

 

Le réalisme le plus élémentaire commande de voir dans ce glissement à droite, au premier chef, l'effet de la peur devant le phénomène migratoire. Une peur savamment entretenue dans les médias, au mépris des chiffres: un Etat de 82 millions d'habitants, à la population vieillissante, peut absorber ce million de réfugiés ou de migrants économiques tant reproché à la chancelière.

 

Pourquoi ?

 

L'Europe demeure, pour des centaines de millions de déshérités, un Eldorado qu'il faut atteindre à tout prix, même au risque de sa vie (Pour les migrants, la traversée de la Libye est un cauchemar).

 

Le premier constat qu'il faut faire est que cette situation consacre l'échec complet de "l'aide au développement" chichement octroyée pendant un demi siècle, souvent détournée par des autorités corrompues, ou vampirisée par les sociétés multinationales. Faute de canaux aptes à réguler ce flux migratoire, de plus en plus impérieux et géré par des maffias de passeurs, faute aussi de politique européenne bien coordonnée, ce flot n'est pas près de se tarir...

 

Robert Falony

 

Bron: http://osons.le.socialisme.over-blog.com/2017/10/lettre-socialiste-n-95-septembre-2017.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail