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Une quarantaine de membres du corps académique belge désapprouvent le refus de la Belgique (Kern du 10 septembre) de participer à la réunion des chefs d’État et de gouvernement organisée ce mercredi 22 septembre par l’ONU à New York.

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La deuxième édition de la Conférence de Durban avait eu lieu à Genève en 2009.
La deuxième édition de la Conférence de Durban avait eu lieu à Genève en 2009. - Reuters

Par Perrine Humblet, prof ém. de l’ULB et Marc Jacquemain, prof hon. ULG, ainsi que plusieurs cosignataires*
Le 21/09/2021 à 13:21
Les soussignés désapprouvent la décision de la ministre Sophie Wilmès de ne pas envoyer de ministre à la Conférence du 22 septembre organisée en commémoration de la Déclaration de Durban, et de son programme d’action « contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance », adoptée en septembre 2001 à Durban. Ce 22 septembre, la réunion des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra à New York portera sur le thème « Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d’ascendance africaine ».

Malgré son importance, la Belgique n’enverra pas de ministre à cette réunion mais, éventuellement, une représentation « apolitique ». Ce qui sous-tend cette décision est lié aux polémiques à propos d’un lien supposé entre sionisme et racisme suite à Durban en 2001. En rapport avec cette question, le texte finalement adopté à Durban (paragraphe 63) se limite à exposer : « Nous sommes préoccupés par le sort du peuple palestinien vivant sous l’occupation étrangère. Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un Etat indépendant, ainsi que le droit à la sécurité de tous les États de la région, y compris Israël, et engageons tous les États à soutenir le processus de paix et à le mener à bien rapidement ».

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Bien que, dans sa déclaration gouvernementale de septembre 2020, le gouvernement belge se soit engagé à défendre les droits des Palestiniens et une « politique de différenciation » vis-à-vis des colonies israéliennes en Cisjordanie, et malgré les rapports de deux ONG de défense des droits de l’homme (Human Rights Watch et B’selem) qualifiant d’apartheid la situation des Palestiniens en Israël, en Cisjordanie et à Gaza, celui-ci s’inscrit dans un mouvement de refus de participation à la réunion de l’ONU contre le racisme sur base du précédent historique de Durban en 2001. Ceci à l’instar d’une quinzaine de pays parmi lesquels, aux côtés d’Israël et des Etats Unis, l’Autriche, l’Allemagne, la France, la Hongrie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. En Belgique, le président de la N-VA Bart De Wever et le député Michael Freilich ont invité la Belgique à se tenir à l’écart de la conférence contre le racisme étant donné que « la conférence baigne dans une atmosphère de judéophobie à l’état brut et d’antisémitisme ».

Des pressions alarmantes
Les Nations unies sont le seul organisme mondial qui se donne pour but la protection d’un ordre mondial reposant sur des principes de droit, sur les droits de l’homme et le respect mutuel entre les nations. Les pressions en vue d’en saper la légitimité sont de ce fait toujours alarmantes et dangereuses. Notre pays en a été un des membres fondateurs pour contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationale. Dans ce contexte, la solution « à la belge » constituera inévitablement un blâme pour l’ONU, en plus d’un désintérêt pour le thème spécifique du 22 septembre, « Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d’ascendance africaine » et la question palestinienne.

*Cosignataires : Abramowicz Marco, assistant ém., ULB ; Alaluf Mateo, prof. Hon. ULB ; Arnaut Karel, professeur Anthropologie, KU Leuven ; Bergmann Pierre, MD, PhD, Chargé de cours honoraire, prof invité, ULB ; Closon Marie-Christine, prof ém., UCL ; Cornillie Bert, Prof. KU Leuven ; Daems Fr, em. gewoon hoogleraar, Universiteit Antwerpen ; David Éric, Prof. ém. ULB ; de Beer Daniel, Prof. hon. USL ; De Cauter Lieven, RITCS, school of arts & department of Architecture KULeuven ; Deboosere Patrick, Vrije Universiteit Brussel ; Delrez Marc, prof., ULiège ; Deruette Serge (professeur UMONS) ; Germain Marc, Université de Lille ; Gevers Michel, Prof ém., UCLouvain ; Gillis Pierre, prof hon. UMONS ; Ginsburgh Victor, Professeur ém. Université Libre de Bruxelles ; Gutwirth Serge, Hoogleraar Mensenrechten aan de VUB ; Italiano Patrick, chercheur, ULG ; JIJAKLI Hassan, Prof. ULB ; Khleifi Michel, cinéaste, prof ém. INSAS ; Lenaerts Marc, Prof. ULB ; Louckx Fred, Prof. Ém, Vrije Universiteit Brussel ; Lutjeharms Madeline, Prof. em. Dr., VUB ; Malay Olivier, chercheur UCLouvain, enseignant ULB ; Malchaire Jacques, UCL ; Marage Pierre, Prof. ém. ULB, anc. doyen Fac. des Sciences, anc. vice-recteur recherche ; Mormont Marc, Prof Hon., ULg ; Pagnoulle Christine, chargée de cours, ULG ; Pasternak Maurice, Artiste, prof hon., ENSAV de La Cambre ; Saey Pieter Prof.Hon., Université de Gand ; Staszewski Michel, professeur d’histoire retraité, chercheur invité (ULB) ; Stillemans Jean, prof ém., Doyen honoraire, UCLouvain ; Teghem Jacques, prof. ém. UMons ; Vanhoorne Michel, Coordinateur du Forum Gauche Ecologie ; Vanhove Daniel, auteur et militant anti-colonialiste ; Veraart Claude, Prof. ém. UCLouvain ; Verbruggen Aviel, prof.dr. emeritus, University of Antwerp ; Vincent André, Prof. ém. UCL.

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Source: https://plus.lesoir.be/396026/article/2021-09-21/carte-blanche-sur-la-conference-durban-iv-contre-le-racisme-la-decision