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Mouvement politique des objecteurs de croissance
8 rue du Rondia, 1348 Louvain-la-Neuve
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Au début de la pandémie, les autorités ont dit la vérité à la population : il allait falloir faire des efforts pour « aplatir la courbe » des infections afin de ne pas saturer les services de soins intensifs des hôpitaux. Nous avons fait ces efforts et la courbe s’est fort heureusement infléchie et le nombre de victimes du Covid-19 est passé de près de 300 décès par jour mi-avril à entre 1 et 5 ces derniers jours (voir graphique ci contre).

Malgré cela, les autorités continuent à nous imposer des mesures que de plus en plus de nos concitoyens jugent incohérentes, voire humiliantes et liberticides, assorties d’amendes excessivement salées pour les contrevenants (250€ en Belgique et 135€ chez nos voisins français). Ils n’oublieront pas l’impréparation, les mensonges, les conflits d’intérêt, le rôle démesuré donné à des experts scientifiques coupés du monde réel et, s’ils sont prêts à continuer à se protéger et à protéger les autres de façon raisonnable, ils commencent à ne plus supporter les excès des mesures imposées. Cela provoque même des réactions, parfois excessives elles aussi, dans l’autre sens : certains n’y comprennent plus rien et d’autres perdent totalement confiance dans les messages officiels.

Quant à nous, au mpOC, nous observons avec déception que les mesures décidées en haut lieu trahissent des choix productivistes. Les leçons ne sont pas tirées et plutôt que de profiter du ralentissement économique subi pour donner la priorité aux valeurs humaines essentielles que l’on a quelque peu redécouvertes à l’occasion du confinement, on nous bassine avec des mots d’ordre de relance, de consommations qui doivent repartir, on prie les privilégiés de dépenser, vite et à n’importe quoi, l’argent qu’ils ont mis de côté vu le ralentissement obligé de leurs dépenses de luxe.
Dans les instructions reçues, on lit clairement la priorité donnée aux activités économiques : on autorise la fréquentation sans limite des rues et des centres commerciaux, on va pouvoir accueillir 10.000 supporters au stade de Sclessin, on tolère des milliers de visiteurs par jour dans les parcs d’attraction... mais les lieux culturels sont toujours soumis à des restrictions qui les empêchent de survivre. Et que dire des centaines de millions d’aides publiques déversées dans des secteurs comme l’aviation ou l’automobile dont on devrait au contraire réduire la voilure vu les nuisances qu’ils génèrent (et qui causent bien plus de morts que ceux dus au Covid aujourd’hui).

Plus inquiétant encore, sont souvent interdits les rassemblements motivés par la contestation sociale qui dénonce l’absence de réalisations et de projets à même de nous sortir de l’impasse. Le politologue Franklin Dehousse résume ainsi l’état de notre pauvre pays : « ...la transition climatique a pris du retard, (...) la stratégie énergétique demeure un mystère 17 ans après la décision de sortir du nucléaire, la mobilité reste largement polluante et obstruée, la justice un chancre, et la fiscalité un mystère réservé aux experts en cryptographie. En réalité, depuis 2014, le gouvernement Michel n'a quasiment rien réalisé à ces égards, sinon des cadeaux fiscaux, camouflés en "tax shift", et le F35, tous deux impayables à terme. ».

image003D’évidence, le vieux monde se meurt mais il parvient encore à empêcher l’émergence du nouveau et cela génère un chaos croissant. La place démesurée accordée à certains experts montre que, dans nos démocraties usées, il n’est plus besoin de majorité pour gouverner: il suffit de quelques groupes organisés, déterminés et revendicateurs et le reste suit par conformisme ou soumission.
Au mpOC, nous acceptons de nous masquer quand cela paraît utile ou nécessaire mais nous ne nous laisserons certainement pas museler et avons ainsi participé à la Grande Manifestation de la Santé ce 13 septembre. Notre détermination est d’autant plus grande que nous constatons avec plaisir que les valeurs post-matérialistes que nous prônons sont partagées progressivement par de plus en plus de personnes et de groupes. La priorité maintenant, est donc d’agir ensemble contre les forces de l’immobilisme et de la régression, comme le propose le collectif Faire Front qui rassemble bon nombre des acteurs progressistes de nos contrées.

L’urgence est d’abord de sortir de la morosité suscitée par la pandémie et les contraintes, souvent excessives, que l’on nous impose pour de bonnes et parfois de mauvaises raisons. Pour redonner courage et envie de ne pas accepter d’être muselés, nous terminerons ce message par des témoignages venus de périodes tout aussi difficiles que la nôtre. Péguy a écrit : « Plus je vais, plus je découvre que les hommes libres et les événements libres sont variés. Ce sont les esclaves et les servitudes et les asservissements qui ne sont pas variés. » Et, en ce temps de craintes à surmonter pour oser être libre, retenons cette jolie phrase redevenue d’actualité : « La vie est là devant vous. Soit on se teste dans ses défis, soit on se blottit dans les vallées d’un quotidien sans rêve dont le seul but est la préservation d’une sécurité illusoire. »