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L’épidémie de Covid 19 : on est loin d’en avoir fini ! Les mutations du virus que l’on appelle « variants » sont des signes inquiétants d’une éventuelle multiplication des contaminations. D’ailleurs, les chiffres qui nous sont distillés quotidiennement repartent à la hausse. Il suffit d’ailleurs de voir chez nos voisins Outre-Manche.

En Europe, les gouvernements tergiversent. Ils hésitent à réinstaurer de plus sévères mesures de confinement, de peur d’une crise de confiance de la population. Pourtant, les dispositions déjà adoptées sont très sévères et ont provoqué un bouleversement majeur de la société.

Des chercheurs de différentes universités belges ont publié une carte blanche dans le quotidien « Le Soir » où ils affirment entre autres :

« Les mesures covid-19 sont donc maintenues depuis des mois pour des périodes déterminées à répétition qui se transforment de facto en période indéterminée. Récemment, la prolongation jusqu’au 1er mars des mesures de confinement témoigne d’une nouvelle dégradation préoccupante de la situation. Jusqu’à présent, les autorités prenaient à tout le moins la peine d’avertir les citoyens et citoyennes de leurs décisions lors de conférences de presse. Désormais, elles agissent en catimini. Ainsi, nous ne sommes plus dans le cas de l’urgence mais d’un régime d’exception qui s’installe dans la durée. Trois mois après le début du 2e confinement, le gouvernement ne communique toujours aucune perspective de sortie. »

image 0933244 20210203 ob 5506e0 conference de presse de crooLes conférences de presse après chaque réunion du comité de concertation informaient la population Depuis, on reçoit les diktats par communiqué de presse

L’état d’urgence permanent

Et le récent incident qui a opposé le virologue Marc Van Ramst au très droitier président des libéraux francophones, Georges Louis Bouchez, sur l’éventuelle réouverture des salons de coiffure, montre qu’il ne faut guère envisager de « sortie » avant longtemps. Aussi, comme l’écrivent les universitaires : on s’installe dans l’urgence.

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Incident entre Georges Louis Bouchez, le très droitier président de MR (dit GLouB) et Marc Van Ramst, virologue de la KULeuven Le démagogue contre l'austère scientifique

« Malgré la durée de la crise, la communication est toujours celle de l’urgence. Les médias reçoivent leur dose quotidienne de chiffres Covid, sans aucun recul ou analyse ni, sauf cas rares, modération critique. De même, le nouveau feuilleton de la course entre la vaccination et la dissémination des nouveaux variants est censé nous tenir en haleine. Surtout, les données fournies sont incomplètes pour qui veut se faire une idée réelle des implications du confinement. Quid de la santé mentale, des tentatives de suicide, du décrochage scolaire, de la paupérisation, de l’augmentation des violences intra-familiales ? Il semble en tout cas que ces dimensions n’influent que de manière marginale sur les décisions prises. Probablement parce que les effets concrets ne se font ici ressentir qu’avec retard, alors que les contaminations se voient chaque jour avec une publicité maximale. Est-ce dès lors une raison pour ne pas prendre en compte ces réalités au moins aussi importantes ? »

Il y a donc une réalité. Nous allons vivre longtemps encore plus ou moins enfermés, peut-être pendant plusieurs années. C’est une situation unique dans l’histoire. Alors que nous pensions vivre l’ère de la communication, de la libre circulation, de la libre association, de la libre expression, du libre commerce, de l’expansion culturelle pour tous, des droits sociaux, tout à coup un virus sans doute originaire de Chine a tout stoppé net !

Désormais, il est interdit d’aller et de venir comme bon nous semble. Dans certains pays, on est allé jusqu’à limiter les distances à parcourir, un peu partout, on a plus ou moins fermé les frontières – quoi qu’en dise le Premier ministre belge – et même interdit de voyager, sans compter les couvres feux à 18 heures ou à 22 heures selon les contrées.

image 0933244 20210203 ob 210bcb confinement gareLes voyages sont strictement limités et surveillés (ici dans une gare parisienne)

Par les restrictions de circulation, il est défendu de se réunir sinon en petit comité en respectant les gestes « barrières ». Certes, on a l’ersatz de liberté de réunion que sont les visioconférences, mais rien ne remplace le contact humain et puis, a-t-on toutes les garanties de la confidentialité de ces conversations électroniques quand on connaît la porosité des moyens de communication digitaux ?

Un autre fait : la répression dimanche 24 janvier d’une manifestation sur le thème « Justice de classe, Justice de race » a été réprimée par des dizaines d’arrestations « administratives » sans aucun motif, rebelote le dimanche suivant, 31 janvier lors d’une manifestation d’opposants aux mesures anti-Covid à Bruxelles, certes interdite. Là, c’est une première : les forces de l’ordre procèdent à près de 450 arrestations toujours « administratives » alors qu’il n’y eut aucun incident. Tout cela n’est pas un hasard. D’ailleurs, les autorités académiques s’inquiètent publiquement du maintien de l’état d’exception imposé depuis le début de la crise sanitaire sans débat sérieux au Parlement.

image 0933244 20210203 ob 79d773 arrestations anti covidArrestations arbitraires et massives de passants comme de manifestants à Bruxelles ce 31 janvier 2021.

Quant à la liberté d’expression, elle est restreinte de fait : toute critique des décisions prises en ce domaine fait l’objet d’opprobres bien orchestrées, voire de poursuites judiciaires. Nous avons déjà évoqué l’exemple du film de propagande « Hold Up » (Voir Uranopole : http://uranopole.over-blog.com/2020/11/covid-grand-complot-ou-big-business.html). Nous y écrivions :

« Hold Up » n’est pas seulement un film « complotiste » comme le dénoncent les médias mainstream et les milieux officiels. Il est le symptôme d'une maladie aussi virale que celle du Covid 19 : la défiance. Le peuple n’a plus aucune confiance en ses dirigeants et encore moins envers les élites. Pour une raison très simple : la société qu’ils construisent par la destruction de l’ancienne ne lui convient pas. Nous n’arrêtons pas dans ces colonnes de dénoncer l’ultralibéralisme et ses nuisances avec notamment l’élimination de tous les mécanismes de solidarité menant ainsi à l’atomisation. Ce n’est pas le triomphe de l’individualisme, c’est l’isolement de toutes et de tous avec en corollaire la surveillance généralisée. Les lois liberticides qui se mettent en place, notamment en France, mais aussi un peu partout en Europe démontrent que le pouvoir a peur et ne répond que par la violence. »

N'est-ce pas exactement ce qu’il se passe ?

On n’a pas non plus assez insisté sur cette notion nouvelle : la distinction entre l’essentiel et le non essentiel. Lors du premier confinement, le gouvernement a décidé de fermer les commerces dits non essentiels. Il s’agissait de tous les marchands à l’exception des grandes surfaces alimentaires, des pharmacies, des librairies marchands de journaux et de tabac et des jardineries et magasins de bricolages… Lors du second confinement, ce furent ces mêmes commerces à l’exception des librairies générales, et puis on a tout réouvert sauf l’Horeca et les coiffeurs.

Essentiel versus non essentiel…

Alors, que signifient « essentiel » et « non essentiel » ? Ce ne peut être qu’un concept. Une définition d’un mode de vie, une échelle de valeurs. L’essentiel est purement matériel : s’alimenter et se soigner. Le non essentiel peut être à la fois le superflu et/ou le non matériel. Le secteur culturel est encore plus atteint que l’Horeca. Plus de théâtres, plus de concerts, plus de cinémas, plus d’expositions, plus de colloques ni de congrès et j’en passe. Plus de créations – comment tourner un film dans les conditions actuelles ? Comment monter un spectacle alors qu’on limite les « bulles » à moins de dix personnes ? Eh oui ! Parce que nous vivons désormais dans des « bulles » !image 0933244 20210203 ob 007467 coiffeur protestationUn coiffeur du Havre se met en tenue d'Adam pour protester conte la fermeture obligatoire.

Un autre secteur qui semble « non essentiel » bien qu’on dise le contraire : l’enseignement. On donne des cours à distance. L’élève ou l’étudiant est « scotché » à son ordinateur du matin au soir. Même des examens se passent « virtuellement » ! Certes, on tente peu ou prou de donner des cours ou de faire passer des épreuves en « présentiel », mais ce n’est pas toujours possible avec les règles strictes. Et il y a des séances où l’étudiant ne peut être absent ou à distance : les travaux pratiques ou les labos. Un autre problème : les stages. Les entreprises en télétravail ne peuvent prendre des stagiaires pour des raisons évidentes. Et les autres entreprises sont désorganisées avec la crise du Covid. Or, sans stage dans certaines branches, il est impossible d’obtenir un diplôme.

image 0933244 20210203 ob d06c98 tudiants confinesDes milliers d'étudiantes et d'étudiants confinés suivent des cours et passent même des examens visioconférences. Cela génère parfois des situations dramatiques.

Quant au télétravail qui n’est applicable que dans plusieurs branches du secteur tertiaire, il crée un nouveau régime social. Il n’y a plus aucune collégialité. Le travailleur est confiné et sa seule relation avec l’entreprise se passe via son ordinateur. Il y a quelques réunions en « zoom » qui sont dirigées puisque l’organisateur peut distribuer la parole à son gré à l’un ou à l’autre. Il est impossible d’avoir une conversation transversale. Comment réagissent les organisations syndicales à ce phénomène du télétravail ? Sans solidarité, le syndicalisme est mort.

Ainsi, depuis l’apparition du coronavirus se construit petit à petit une société nouvelle, foncièrement différente de l’ancienne. Une société atomisée qui convient parfaitement au projet ultralibéral.

La saga des vaccins

La saga des vaccins le confirme d’ailleurs : la méthode utilisée pour la conception, la fabrication, la commercialisation et la distribution des vaccins relève du processus ultralibéral qui s’est imposé dans le commerce mondial, car il ne s’agit pas en l’occurrence de santé publique. Dans une interview à plusieurs organes militants dont nos amis du Grand Soir (www.legrandsoir.info), la biologiste et ancienne directrice de la campagne pour l’accès aux médicaments de Médecins Sans Frontière, Els Torrelle explique : « Ces dernières décennies, la recherche biomédicale a été transférée au marché. On laisse faire – au sens le plus classique du capitalisme – les grandes entreprises pharmaceutiques, qui doivent résoudre les problèmes de santé avec des solutions technologiques. Les pouvoirs publics ne leur fixent aucune condition et attendent simplement qu’elles soient les sauveurs du monde. C’est exemplaire dans la course aux vaccins contre le Covid-19. »

Elle ajoute, ce qui est encore plus inquiétant : « … nul ne sait si les produits qui font la une aujourd’hui coupent la chaîne de transmission du virus, alors que c’est la dimension essentielle pour déterminer l’efficacité d’un vaccin. Ce qu’on nous dit, c’est que, deux ou trois semaines après une injection, il existe une certaine protection contre la maladie... Or, pour la santé publique, il est indispensable d’en savoir davantage sur l’efficacité et la sécurité dans la durée. »

Et elle conclut : « Avec le Covid-19, on a remis les multinationales et leur modèle basé sur les profits financiers au centre du jeu. Depuis quelques années, l’industrie pharmaceutique, qui dépense plus en marketing qu’en recherche et développement, était plutôt sur la défensive : sous la pression des mouvements et de la société civile, la durée des brevets, les monopoles, les mises sur le marché de traitements sans aucune valeur thérapeutique, les prix exorbitants – dépassant parfois les centaines de milliers d’euros – de certains médicaments aux frais des systèmes de sécurité sociale en Europe étaient mis en question... Et là, la pandémie survient, les gouvernements sont effrayés et les grandes entreprises en profitent pour redorer leur blason. C’est leur heure de gloire et elles en profitent. Les patrons discutent en direct avec les chefs d’État, et la société civile, les pays du Sud sont écartés des discussions. »

Donc, nous sommes en plein dans la logique capitaliste extrême : le marché l’emporte sur les impératifs de santé publique, quelles qu’en soient les conséquences. Le politique s’est mis hors-jeu tout simplement ! Et le médecin aussi ! Cela dit : faut-il ou non se faire inoculer le vaccin ? La réponse est oui puisque s’il ne remplit pas totalement le rôle qu’on en attend, il assure une certaine protection.

Et le Sud ?

Rien ne dit que les vaccins mettront fin à la pandémie. Rien ne dit que nous sortirons de cette « liberté surveillée » qui devient insupportable pour beaucoup et dramatique pour un grand nombre. Trop de questions restent en suspens, notamment une que l’on passe quasi sous silence : pourquoi les pays du Sud sont-ils une fois de plus les derniers et les plus mal servis ? Nous en parlerons bientôt. C’est d’ailleurs aussi odieux qu’imbécile : si ces pays ne bénéficient pas des protections indispensables, ils peuvent constituer un immense foyer (le fameux « cluster », parlons français !) pour ce virus qui est loin de se faire oublier. Ainsi Big Covid veillera longtemps encore sur nous !

Pierre Verhas

Post scriptum

Bravo les médecins cubains !

Dès le début de la pandémie, Cuba a envoyé ses équipes de médecins un peu partout dans le monde. Ces hommes et ces femmes sont d’une efficacité et d’un dévouement sans pareil : ils procèdent comme une maison médicale, c’est-à-dire de manière globale, gratuitement et sans aucune discrimination

image 0933244 20210203 ob 861991 medecins cubainsLes équipes de médecins cubains se rendent partout dans le monde pour contribuer à la lutte contre la pandémie.

Trump a tenté de les faire interdire Il n’y est pas parvenu. Plusieurs personnalités se mobilisent, notamment en Belgique, pour qu’ils puissent être « nominés » pour le Prix Nobel de la Paix. Incontestablement, ce serait plus que mérité. Et cela pourrait servir d’exemple.

Le piège de l’ordre moral

Nous avons longuement évoqué ici ce qu’on appelle l’affaire Duhamel. Dans un éditorial du « Figaro » daté du 1er février 2021, l’écrivain et éditorialiste démocrate-chrétien Jacques Julliard met en garde contre une résurgence du tristement célèbre Ordre moral qui a régné en France après la Commune de Paris jusqu’à la première moitié du XXe siècle.

Le crime de pédophilie qui a été « couvert » par ce microcosme « bobo » parisien est en soi abominable, mais Julliard a bien raison de mettre en garde contre le piège de l’Ordre moral qui pourrait profiter de la sidération – substantif très à la mode – causée par les révélations de Camille Kouchner.

Source: http://uranopole.over-blog.com/2021/02/big-covid-is-watching-you.html