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PLAN DE GESTION DE L’EAU, L’AVIS D’IEB

L’enquête publique sur le Plan de Gestion de l’eau (PGE) s’est terminée le 30 avril. Ce plan, très dense, comporte de nouvelles attentions par rapport aux deux plans précédents qui sont intéressantes à souligner : notamment un volet sur la précarité hydrique et une entrée plus remarquée de la Gestion intégrée des Eaux de pluie (GiEP). Néanmoins, le dossier très volumineux et souvent très technique, manquait d’un document accessible aux non-initié.es, qui aurait montré la complexité du système hydrique à Bruxelles, la difficulté de combiner les objectifs à atteindre, et les enjeux de la gestion de l’eau à Bruxelles. Par ailleurs, en l’absence d’explications sur les financements disponibles et les priorités, il donne l’impression d’inventorier des intentions mais sans aucune certitude sur les moyens qui seront mis en œuvre.

Le caractère « usine à gaz » de la confection de ce type de plan en ressort d’autant plus : pourquoi faire tant travailler le personnel de Bruxelles Environnement sur un inventaire des mesures possibles alors que la plupart des mesures ne pourront être menées ? Il y a là une manière de fonctionner qui ne peut que laisser perplexe. Ne faut-il pas mieux distinguer prospective et pragmatisme ?

Si le PGE intègre pour la première fois des questions sociales (précarité hydrique et accès à l’eau) il peine à les relier aux questions environnementales. Il traite les deux aspects "en silos", comme si elles étaient séparées. Or, l’époque nous le dit, seule l’imbrication de ces questions évitera d’échouer sur les deux fronts.

Au final, le plan comporte un large catalogue de mesures, touchant à la fois les milieux humides, les équipements et les conditions d’accès à l’eau pour les Bruxellois.es. Pour leur analyse en détail, nous vous invitons à lire notre avis. Cet avis a été construit entre autres grâce aux discussions menées avec des associations et collectifs actifs sur les questions d’eau à Bruxelles (dont plusieurs membres d’IEB), réunis en ateliers durant la période de l’enquête publique.

Dans les aspects positifs, IEB relève, entre autres, que :

  • Des données très intéressantes sont mises à disposition du public par le biais de ce plan. C’est louable et important ;
  • De nouveaux axes importants ont fait leur apparition : axe sur la précarité hydrique, axe sur la protection des zones protégées, intégration pleine de la GiEP.

Dans les aspects critiques, IEB relève, entre autres, que :

  • Une absence de bilan circonstancié des deux plans précédents ;
  • L’absence de prises en compte des nappes alluviales (constitutives des zones humides, des marais) dans le plan ;
  • Une obsession de l’infiltration de l’eau à la parcelle alors que la ville est autre chose qu’un ensemble de parcelles et qu’il faut aussi pouvoir continuer à faire circuler l’eau en surface (impensée dans le PGE) ;
  • Pour lutter contre les inondations, de nombreuses mesures mériteraient une approche plus inclusive des habitant·es, et plus concertée entre les différents acteurs publics, notamment concernant la construction de bassins d’orage ;
  • Les sommes considérables à investir dans les bassins d’orage et dans leur maintien devraient être redistribuées à des projets pilotes mettant en œuvre la Gestion intégrée des eaux pluviales(GiEP) dans une perspective low-tech et décentralisée de gestion par bassin versant. ;
  • La présence des toilettes, fontaines et douches publiques sur le territoire bruxellois gagnerait à être augmentée et à être pensée de manière régionale. ;
  • Plusieurs des mesures présentées dans le PGE mèneront à une hausse des tarifs de l’eau. Ces mesures vont inévitablement accroître le nombre de personnes en situation de vulnérabilité hydrique alors que le problème est déjà plus que préoccupant à l’heure actuelle. L’augmentation du prix de l’eau doit donc être limitée au maximum dans les années à venir, à l’aune du droit humain fondamental d’accès à l’eau. ;
  • Davantage de moyens devraient être consacrés à la restauration des milieux et moins à l’éradication ou au confinement (souvent illusoire) des espèces classées comme exotiques envahissantes (EEE).

Enfin, IEB s’interroge sur le peu de place réservée aux associations de terrain et aux collectifs constitués autour des questions d’eau ou qui traitent de ces questions dans le cadre de leurs activités plus vastes (MaraisWielsMoeras, Coordination Senne, EGEB, Brusseau, Fédération des Services Sociaux, Peesy, Canal it Up, Cool is Pool, Natagora, Natuurpunt, BRAL, IEB et tant d’autres) tant en amont, qu’en aval de l’élaboration et de l’adoption du plan.