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Delen van artikels

Ce 15 août 2021 restera marqué dans l’histoire comme la déroute de l’Occident dans le Sud. La chute de Kaboul par la débandade des forces étatsuniennes va bouleverser à court terme les rapports de forces mondiaux. On peut s’attendre à d’autres tragédies – car ce sont les peuples qui trinquent dans ces guerres aux buts indéfinis – notamment au Mali où les Français se sont enlisés et sans doute au Maghreb et particulièrement en Tunisie où la pression djihadiste est de plus en plus forte.

L’Occident – c’est-à-dire le monde capitaliste transatlantique avec ses quelques supplétifs – est en train de payer son arrogance au prix fort. Les Etats-Unis ont voulu imposer leur dominion sur un Moyen-Orient regorgeant d’hydrocarbures qui sont le sang du complexe industriel occidental en prétendant lutter contre « le terrorisme ». Vingt ans de conflit en Afghanistan, en Irak et dans bien d’autres régions du Moyen-Orient pour aboutir à la plus humiliante défaite ! Les Talibans n’ont pas attendu le 31 août, date officielle du retrait des troupes US pour conquérir Kaboul qu’elles étaient censées protéger jusqu’au bout. C’est la panique, partout ! Les hélicoptères emportent les diplomates et les civils qui les ont aidés dans la plus grande confusion. C’est Saigon bis ! Une population terrorisée, des femmes et des enfants ne sachant où aller. Le piège absolu !

Que penser de tout cela ? Le temps n’est pas encore aux analyses. Voici deux textes-témoignages qui ont été publiés sur le réseau social Facebook par notre ami, l’écrivain Jean Lemaître et Marianne Sluszny, ancienne journaliste à la RTBF.

Le premier :

Les loups sont entrés dans Kaboul…

Et que font les occidentaux ? Après avoir joué les apprentis sorciers armant les talibans et les pires intégristes pendant des dizaines d'années, en commençant lors de l'invasion par les Soviétiques il y a maintenant 40 ans… les USA dépêchent des milliers de soldats sur place, dans la capitale... Pour protéger la population ? Que nenni ! Pour assurer le départ précipité de leurs derniers soldats et fonctionnaires sur place ! Les chancelleries occidentales se taisent dans toutes les langues. La honte de la honte, le gouvernement belge en est encore à se tâter, s'il se permettra encore d'expulser de force des réfugiés afghans (au mépris de toutes les lois internationales), promis à la mort certaine s'ils sont rejetés dans le pays où ils étaient en danger extrême. Jadis, on invoquait comme une bannière le « droit à l'ingérence humanitaire ». Au panier, maintenant !. Les loups sont entrés dans Kaboul.... Charmante Elvire... Elle est où, la dite « communauté internationale » si « vertueuse »... ? Envie de vomir !

Jean Lemaitre

L’abominable sort des femmes sous le joug des Talibans

Les témoignages terrifiants, des femmes afghanes, les premières exposées, recueillis par une journaliste de la BBC sur le terrain.

"Chaque nuit, de jeunes hommes et femmes terrifiés m'envoient des messages désespérés, me demandant de l'aide.

"Priez pour nous", dit l'un d'eux. "La situation est critique, nous sommes très inquiets", dit un autre.

« Je voudrais vous demander de m'aider à sortir d'ici... J'ai produit des émissions qui défendent les droits des femmes, l'armée nationale afghane et les progrès de l'Afghanistan. Je ne sais pas si je vais rester en vie ou si je vais être tuée ici », m'a écrit une autre.

Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, est en état de choc. Au cours de la semaine dernière, les talibans ont envahi le pays et se sont emparés de plus d'une douzaine de capitales provinciales. Après la chute de Kandahar et d'Herat, les insurgés ont désormais en ligne de mire la capitale.

Je fais des reportages en Afghanistan depuis plus de dix ans. Au fil des ans, j'ai passé du temps avec des journalistes, des femmes juges, des femmes parlementaires, des militantes des droits de l'homme et des étudiantes. Beaucoup d'entre elles sont devenues de bonnes amies.

Elles disent tous la même chose, estimant avoir pris des risques. Elles disent avoir été encouragées par les Américains et leurs alliés à prendre les risques en question. Pendant vingt ans, l'Occident a inspiré, financé et protégé cette nouvelle génération d'Afghans. Elles ont pleinement joui de libertés et d'opportunités.

Maintenant, elles me disent qu'elles se sentent complètement abandonnées par les nations démocratiques dont elles pensaient faire partie.

« Malheureusement, la situation n'est pas bonne... Des rumeurs circulent, selon lesquelles les talibans se promènent dans ma région à minuit. Nous sommes vraiment inquiets et effrayés par cette situation », m'a dit une femme.

Lors de mon dernier voyage à Kaboul, j'ai parlé à des combattants de première ligne et à des fantassins talibans. Ils m'ont dit qu'ils étaient déterminés à imposer de nouveau la charia, qui comprend la lapidation en cas d'adultère, l'amputation des mains en cas de vol et l'interdiction pour les filles d'aller à l'école au-delà de l'âge de 12 ans.

« En tant que jeune femme éduquée et militante sociale, j'ai vraiment peur de la situation qui empire chaque seconde. Ma famille et moi avons peur que les talibans nous prennent notre vie. Le problème est que toutes les personnes qui m'entourent savent que je suis étudiante", m'a écrit une femme.

Nous avons enterré tous nos documents et autres indications pour cacher notre identité aux talibans. Il est évident que cette précaution ne nous aidera pas longtemps. Maintenant, moi et ma famille avons décidé d'aménager un espace souterrain pour nous abriter des balles et des missiles qui pourraient arriver... Cette mesure de sécurité pourrait nous permettre de rester en vie, au moins jusqu'à ce que les talibans commencent à fouiller les maisons une par une. »

Ce n'est pas l'Afghanistan et Kaboul que connaissent ou souhaitent ces jeunes femmes. Alors que les talibans se préparent à envahir la capitale, il ne semble pas y avoir d'endroit où fuir ou se cacher.

« Des rumeurs circulent, selon lesquelles les talibans vont prendre le pouvoir et tuer toutes les personnes affiliées au gouvernement et aux États-Unis. Nous avons très peur », me dit l'une des femmes.

Le silence est jusque-là la seule réponse des Américains et de leurs alliés occidentaux à ces appels à l'aide. »

« Si les talibans prennent Kaboul, je vais mourir, c’est certain »

Voici l’autre témoignage diffusé par Marianne Sluszny.

La juge en sursis

Les femmes juges en Afghanistan craignent d’être exécutées par les talibans et demandent à la communauté internationale de les aider à fuir le pays et à prévenir la chute de Kaboul.

Tayeba Parsa est juge en Afghanistan depuis 10 ans. Elle voit avec horreur les talibans prendre le contrôle de son pays, province après province, sa ville natale de Ghazni y compris, et foncer vers Kaboul. Elle sent que le temps presse et elle craint d’être sur le point de tout perdre, peut-être même sa vie.

« Vous savez, quand les talibans prennent le pouvoir dans un secteur, une des premières choses qu’ils font est d’ouvrir les portes des prisons et de libérer leurs sympathisants, explique la juge Parsa d’une voix à la fois calme et fatiguée.

Les femmes juges, nous sommes inquiètes, apeurées. Nous savons que les talibans visent en premier les militaires, puis le milieu judiciaire. Nous avons jugé et condamné certains d’entre eux. Ils veulent se venger. »

Sans oublier qu’en étant des femmes occupant un emploi, qui plus est une place de pouvoir dans la société, elles deviennent des cibles naturelles pour les talibans, qui refusent d’accorder ce type de droit aux femmes, ajoute la magistrate.

La juge Parsa, qui est aussi responsable des communications pour l’Association des femmes juges d’Afghanistan, indique qu’il y a présentement un peu plus de 250 femmes juges dans le pays, et qu’elles représentent 11 % de la profession. Elle rappelle que deux femmes juges ont déjà été exécutées en janvier.

Elle est convaincue que c’est ce qui attend l’ensemble de leur petite communauté si les talibans prennent le contrôle de la capitale afghane, où la majorité d’entre elles sont réfugiées présentement.

Depuis des mois, elle et un groupe de femmes juges échangent sur une application mobile cryptée à propos de leurs craintes, des menaces dont elles sont victimes aussi. Des menaces parfois écrites, téléphoniques ou verbales.

Tayeba Parsa affirme avoir elle-même été régulièrement victime d’intimidation dans sa salle de cour. Elle craint que sa vulnérabilité ne soit accentuée par son appartenance à la minorité Hazara, qui a été historiquement réprimée par les talibans.

Étant une juge de la division commerciale de la cour d’appel de Kaboul, elle explique s’être mis à dos de nombreux hommes d’affaires puissants et peu scrupuleux dans les dernières années, des hommes qui entretiennent très souvent des liens étroits avec les talibans. "J’ai condamné des membres de la mafia, des talibans même, dit-elle. Je sens que je suis en danger. Je sais que ma vie est en danger," affirme-t-elle avec fermeté.

Fuir, la seule option

Tayeba Parsa s’est donc résignée à contrecœur à tout faire pour quitter le pays le plus rapidement possible." Nous aimons notre travail, nous aimons notre pays, confie-t-elle. Mais si nous restons ici, nous allons être emprisonnées ou mourir".

Si elle veut vivre, elle doit partir, même si pour cela, elle devra laisser derrière elle ses accomplissements des dix dernières années. « Il n’y a pas d’autre solution », conclut-elle à regret.

« Dans les 20 dernières années, nous avons pu goûter à la démocratie, à l’état de droit, au développement des droits de la femme. Nous allons perdre toutes ces avancées. Nous allons reculer de 100 ans. »

Mais fuir est plus facile à dire qu’à faire pour elle et ses collègues. Elle rappelle que beaucoup de pays ont fermé leurs ambassades et qu’il est dans le contexte extrêmement difficile de faire avancer des démarches pour obtenir les documents nécessaires pour quitter l’Afghanistan et être accueilli à l’étranger.

Appel à l’aide

Voilà pourquoi les femmes juges d’Afghanistan ont contacté l’Association internationale des femmes juges (IAWG) pour obtenir de l’aide. L’Association, qui représente plus de 6500 juges dans une centaine de pays, a accepté avec empressement de porter leur message, explique la juge Mona Lynch, directrice régionale de l'IAWG pour l’Amérique du Nord.

La juge Mona Lynch se fait la porte-parole des femmes juges afghanes qui craignent de perdre le contact avec le reste du monde si les talibans prennent le contrôle de Kaboul.

« Ces femmes courageuses contribuent depuis 20 ans à maintenir un état de droit et une gouvernance stable en Afghanistan. Elles sont menacées pour le travail qu’elles font. Elles ont besoin d’aide et nous allons être leur voix », indique la juge de Nouvelle-Écosse.

Dans un communiqué publié vendredi, l’Association exhorte les parties impliquées dans les négociations de paix de veiller à ce que les droits des femmes et des filles soient préservés, notamment ceux des femmes juges qui se retrouvent dans une situation particulièrement périlleuse et vulnérable.

L’IAWJ demande aussi aux gouvernements d’inclure les femmes juges afghanes et leurs familles dans les mesures spéciales accordées aux interprètes, journalistes et autres personnels ayant fourni un service essentiel aux formes militaires étrangères en Afghanistan.

L'Association souhaite par ailleurs que les femmes juges fassent partie des groupes prioritaires sélectionnés par le gouvernement canadien, qui a annoncé vendredi qu’il accueillerait 20 000 réfugiés afghans.

Tayeba Parsa, elle, espère que son appel à l’aide sera entendu et qu’elle et ses collègues femmes juges réussiront à fuir le pays à temps. Ou qu’une intervention de la communauté internationale réussisse à freiner l’avancée des talibans et prévienne ainsi la chute du gouvernement afghan.

Si les talibans réussissent à occuper Kaboul, je crois que notre exécution à toutes est assurée, j’en ai peur. Nous avons besoin de l’aide extérieure pour éviter le pire.

Marianne Sluszny est très inquiète : J'ai publié ce texte sur la situation effarante des femmes afghanes. Est-ce que c'est parce qu'il est issu d'un organisme portant pour nom. Laïcité 30 qu'il recueille si peu d'attention ?

Un tweet parmi d'autres : des appels désespérés au secours.

Ajoutons que le gouvernement belge, suite à l’invraisemblable avis du Commissariat général aux réfugiés et apatrides qui ne prévoit pas de suspension des décisions d'expulsion vers l'Afghanistan. Et envisage davantage de refus de protection en cas de victoire des talibans, s’apprête à expulser les réfugiés afghans sans papier !

La grande menace est là !

La grande menace est là. En plus du terrible sort que les Talibans réservent aux femmes et à tous leurs opposants, une longue nuit tombe sur l’Afghanistan et sa capitale Kaboul. Cette nuit va sans doute se répandre sur l’Afrique et tout le Proche Orient. Les occidentaux par leur arrogance et leur lâcheté ont perdu toute crédibilité. D’ores et déjà d’autres régions du monde sont menacées : en Afrique, le Mali où les Français sont tentés de suivre « l’exemple » étatsunien élargissant ainsi la menace sur toute l’Afrique subsaharienne, au Maghreb, l’Algérie et la Tunisie en proie à une grave crise politique, sans oublier la Libye en pleine anarchie. Quant au Liban et à la Syrie, tout est possible. Et n’oublions pas la Turquie d’Erdogan.

La grande menace est aussi l’extension de l’obscurantisme non seulement par la menace islamiste, mais aussi par les évangélistes et les tenants de la pensée « woke ». Un terrible retour en arrière est possible. Cependant, si dans la nuit qui s’étend, sans doute une lumière brillera dans les ténèbres. Il ne tient qu’à nous de l’allumer !

En attendant, aidons dans toute la mesure du possible les femmes et les démocrates afghans ! On ne peut laisser passer cela sans agir !

Pierre Verhas

 

Source: https://uranopole.over-blog.com/2021/08/la-grande-menace.html